Le dialogue social reste un des leviers de la performance globale de l’entreprise. Outre le volet social, il prend en compte les dimensions environnementale et économique et contribue à orienter la gouvernance de l’entreprise, envisagée comme une communauté de travail, créatrice de services et/ou de produits.

Les entreprises sont, aujourd’hui, confrontées à des dynamiques de transformation et de rupture plus complexes et plus rapides que par le passé, comme le souligne d’ailleurs le rapport de Bruno Mettling, de septembre 2015 : « Transformation numérique et vie au travail »  (http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/154000646.pdf).

Les cas de burn-out, les risques psychosociaux montent en puissance alors que la conflictualité collective baisse depuis 20 ans. En réalité,  elle se déplace vers le terrain individuel ou même entre les collaborateurs eux-mêmes et ne permet plus à l’expression collective de jouer son rôle protecteur.
Ce transfert de conflit ne suffit pas à rendre compte de la réalité du terrain.

Il devenait, par conséquent, urgent de mesurer la qualité du dialogue social au sein des entreprises et des organisations. Cet outil inédit et complet d’évaluation de la qualité du dialogue social, donne à chaque entreprise la possibilité d’interroger et d’améliorer leur pratique de relations sociales avec toutes les parties prenantes au moyen d’indicateurs partagés.

Tel est le cahier des charges de l’outil construit par l’Institut international de l’audit social et l’Institut LEA, « L’entreprise alternative », présenté le mercredi 8 février 2017 à Paris. Disponible en open source, il permet aux entreprises d’évaluer la qualité de leur dialogue social et ainsi de pouvoir engager des plans d’action en vue d’améliorer leurs pratiques sur les points de faiblesse. Les tests à venir, dans les premières entreprises volontaires, permettront d’améliorer l’outil avant sa mise à disposition définitive.

L’outil proposé aux entreprises et aux acteurs du dialogue social se présente sous la forme « d’un kit d’évaluation qui doit permettre d’identifier les priorités d’actions à mener en vue d’une amélioration des conditions de dialogue social ».

Il se décline en huit familles thématiques (place de la dimension sociale et sociétale dans la stratégie de l’entreprise, place de la dimension RH dans la politique de l’entreprise, qualité du fonctionnement des IRP, reconnaissance du rôle des IRP, expression du personnel sur la vie courante de l’entreprise, implication de l’encadrement dans le dialogue social, qualité de la culture d’entreprise, fonctionnement de la démocratie syndicale et qualité des relations avec les IRP). Par l’intermédiaire d’un questionnaire à choix multiples d’une soixantaine de questions, précises dont beaucoup sont factuelles, l’outil permet de détecter les faiblesses et les forces des pratiques.

Le référentiel avec son questionnaire peuvent être utilisés selon différents modes : à titre individuel (par un DRH), lors d’un échange bilatéral (DRH avec un représentant du personnel ou un manager), dans un collectif de travail (au sein d’une entité ou d’une équipe), dans une réunion paritaire direction/RP, pour une évaluation de managers ou lors d’un audit réalisé auprès de salariés ». Un plan d’actions peut ensuite être élaboré. L’outil a été présenté à plusieurs entreprises représentatives en termes de taille et de secteur d’activité comme Socomec, ou encore Bosch et le BHV.

L’institut LEA achève la construction d’une formation « Évaluation de la qualité du dialogue social en entreprise » à partir de ce nouvel outil. Elle s’adressa à toute personne amenée à négocier des accords relatifs à ce thème et reste complémentaire aux autres formations sur la négociation dite « classique » et sur les rôles et missions des IRP.

Elle vise la connaissance des thématiques liées à la qualité du dialogue social et de relations sociales liées à l’entreprise, à la maîtrise de la technique de l’établissement d’un état des lieux en entreprise en utilisant un outil selon le mode désiré, à l’interprétation et l’analyse en vue de l’élaboration de plans d’actions.

Ce stage se déroule sur trois jours.

Mis en ligne le 3 mars 2018